Monica Vitti est une actrice, scénariste et réalisatrice italienne née le 3 novembre 1931 à Rome où elle est morte le 2 février 2022.
Surnommée la « Reine du cinéma italien »1, sa réputation vient tout d'abord des films qu'elle a tournés avec Michelangelo Antonioni dans la première moitié des années 1960. Elle a ensuite beaucoup travaillé avec Mario Monicelli et tourné en compagnie d'acteurs tels que Marcello Mastroianni, Alain Delon, Richard Harris, Terence Stamp et Dirk Bogarde.
Monica Vitti a remporté cinq David di Donatello de la meilleure actrice, sept Globes d'or de la meilleure actrice et un Lion d'or à la
Mostrade Venise pour l’ensemble de sa carrière2.
D’ascendance sicilienne, Maria Luisa Ceciarelli naît à Rome dans une famille bourgeoise, d'Angelo Ceciarelli et Adele Vittilia. Elle reprendra les deux premières syllabes du nom de jeune fille de cette dernière comme nom de scène.
Elle passe son enfance à Messine3. À 14 ans, elle ressent des pulsions suicidaires qu'elle combat par son goût du jeu : « J’ai décidé de faire semblant d’être une autre, dira-t-elle. Et de me faire rire autant que possible au théâtre et au cinéma. Dans la vie, c’est une autre histoire3. »
Carrière
Après une première expérience théâtrale à l'âge de 15 ans dans la pièce de Dario Niccodemi La Nemica et avoir commencé des études de secrétariat pour ne pas contrarier sa famille3, elle entre à l'Académie nationale d'art dramatique de Rome (Accademia d'arte drammatica Silvio d'Amico). Elle en sort diplômée en 1953 et intègre la compagnie d'Orazio Costa (it)4,3. Elle interprète notamment Molière, Machiavel, Ionesco, Shakespeare ou Brecht4.
Elle fait sa première apparition à l'écran en 1955 dans un film d'Eduardo Anton, Ridere, ridere, ridere, et obtient le prix de la meilleure actrice débutante de l'année4. En 1957, elle rencontre le réalisateur Michelangelo Antonioni, qui l'a repérée dans une pièce de Georges Feydeau3 et lui demande de doubler la comédienne Dorian Gray sur son film Il grido4. C'est un coup de foudre aussi bien sentimental que professionnel. Antonioni est fasciné par ses yeux : « C’est ce qu’il y a en elle de plus bizarre. Ils ne s’arrêtent sur aucun objet, mais fixent de lointains secrets. C’est le regard d’une personne qui cherche où finir son vol et ne le trouve pas3. ». Il ajoute qu’elle avait « le visage de l’angoisse